Tensions, système nerveux autonome et inflammations : quand le corps parle.

Tensions et Équilibre en ostéopathie

Dans notre quotidien, stress, douleurs musculaires, troubles digestifs ou déséquilibres hormonaux peuvent sembler sans lien entre eux. Pourtant, un dénominateur commun existe souvent : les tensions corporelles, qu’elles soient physiques ou émotionnelles, peuvent déséquilibrer notre système nerveux autonome (ou système neurovégétatif) et engendrer des troubles inflammatoires persistants. C’est notamment le cas dans certaines maladies fonctionnelles chroniques comme l’endométriose, la colopathie fonctionnelle ou les tendinites chroniques.

1. Le système nerveux autonome : chef d’orchestre de notre équilibre interne

Le système nerveux autonome régule les fonctions vitales de manière inconsciente : rythme cardiaque, digestion, sécrétions hormonales, respiration, etc. Il se compose de deux branches complémentaires :

• Le système sympathique, activé lors des situations de stress ou de danger (réaction de “combat ou fuite”).

• Le système parasympathique, dominant dans les phases de repos, digestion, récupération.

Un équilibre entre ces deux systèmes est essentiel. Or, des tensions corporelles ou émotionnelles récurrentes peuvent perturber cet équilibre, entraînant une hyperactivation du système sympathique – autrement dit, un état de stress chronique, souvent silencieux mais très délétère.

Des études montrent que le stress chronique altère l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, perturbant la production de cortisol et influençant directement l’inflammation systémique (McEwen, 2007).

2. Tensions ostéo-musculaires et dérèglement hormonal : un lien bidirectionnel

Nos tensions corporelles (rachis, diaphragme, bassin…) peuvent comprimer des nerfs ou altérer la circulation sanguine et lymphatique. Cela impacte notamment :

• La fonction digestive (via le nerf vague, principal acteur du parasympathique)

• Le système endocrinien (glandes surrénales, thyroïde, ovaires, etc.)

• Le système immunitaire, en lien étroit avec les fascias et les organes internes

Ces perturbations favorisent un état inflammatoire chronique, qui s’exprime différemment selon les prédispositions :

• Troubles gynécologiques : endométriose, douleurs menstruelles, ovaires polykystiques

• Troubles digestifs : colopathie fonctionnelle, ballonnements, intestin irritable

• Troubles musculo-squelettiques : tendinites chroniques, douleurs diffuses

• Troubles anxieux : anxiété généralisée, troubles du sommeil, fatigue chronique

3. L’ostéopathie : restaurer la mobilité pour apaiser le système neurovégétatif

L’ostéopathie, en agissant sur les tensions structurelles, viscérales et crâniennes, permet une régulation du système nerveux autonome. Elle favorise le retour au calme physiologique, améliore les circulations (sanguine, lymphatique, énergétique) et réduit l’état inflammatoire.

Un travail ciblé sur le diaphragme, les fascias abdominaux, le système crânien ou encore le bassin permet de restaurer la libre circulation des informations nerveuses et hormonales.

Des recherches en neurophysiologie ont montré que les manipulations ostéopathiques modulent l’activité du nerf vague et du système parasympathique, induisant une détente physiologique mesurable (Cerritelli et al., 2015).

4. Des gestes simples pour soutenir votre équilibre au quotidien

En complément des soins ostéopathiques, voici quelques outils concrets pour mieux réguler votre système nerveux et limiter l’inflammation :

Exercices de respiration vagale (cohérence cardiaque) :

• 3 fois par jour, inspirez 5 secondes, expirez 5 secondes, pendant 5 minutes.

• Active le nerf vague, diminue le cortisol, régule les battements cardiaques.

Étirements doux :

• Psoas, diaphragme, trapèzes, et plancher pelvien sont des zones clés.

• Favorisent le relâchement musculaire et nerveux.

Alimentation anti-inflammatoire :

• Privilégiez les oméga-3, légumes verts, curcuma, gingembre.

• Réduisez les sucres rapides, produits ultra-transformés, alcool.

Hygiène émotionnelle :

• Journaling, relaxation, exposition à la nature.

• Moins d’hyperstimulation (écrans, infos continues), plus de recentrage.