top of page

Les douleurs psychosomatiques : quand le corps parle pour l’esprit

  • Writer: Paul-Adrien GRIVEAUD
    Paul-Adrien GRIVEAUD
  • Nov 6
  • 3 min read
Découvrir comment l'ostéopathie agit sur les tensions psychosomatiques
Tensions psycho-somatiques - Ostéopathie et Drainage Lymphatique

Qu’est-ce qu’une douleur psychosomatique ?


Le terme psychosomatique vient du grec psyche (esprit) et soma (corps).Il désigne un trouble corporel dont l’origine ou l’expression est liée à des facteurs psychiques — stress, émotions, traumatismes ou conflits internes.

Contrairement à l’idée reçue, la douleur psychosomatique n’est ni “imaginaire” ni “dans la tête” : elle s’exprime bien dans le corps, via des mécanismes neurophysiologiques mesurables.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2021), les troubles somatoformes concernent jusqu’à 15 à 30 % des consultations médicales générales.Les zones les plus touchées sont :


Les mécanismes scientifiques de la douleur psychosomatique


La recherche a largement documenté les liens entre le stress, les émotions et la douleur.Lorsqu’un individu est exposé de manière prolongée à un stress psychique, plusieurs phénomènes se produisent :


Dysrégulation du système nerveux autonome (SNA)


Le stress chronique active en permanence le système sympathique, responsable de la vigilance et de la tension musculaire, tandis que le parasympathique (lié au repos, à la récupération et au nerf vague) s’inhibe.


Résultat : tensions musculaires constantes, troubles digestifs, palpitations, migraines.(McEwen, 2007 — Annals of the New York Academy of Sciences : “Physiology and neurobiology of stress and adaptation”).


Inflammation de bas grade et hypersensibilisation


Les émotions négatives prolongées (anxiété, frustration, peur) entretiennent une inflammation silencieuse, augmentant la production de cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNF-α).


Cette “inflammation de bas grade” amplifie la sensibilité à la douleur.(Slavich & Irwin, 2014 — Psychological Bulletin : “Social signal transduction theory of depression and health”).


Mémoire corporelle et plasticité neuronale


Les zones du cerveau impliquées dans la douleur physique (insula, cortex cingulaire antérieur) sont aussi celles des émotions.

Le corps “mémorise” la douleur émotionnelle sous forme de tension somatique.(Apkarian et al., 2009 — Nature Reviews Neuroscience : “Chronic pain: a disease of the brain”).


3. L’apport de l’ostéopathie dans la prise en charge

L’ostéopathie trouve ici toute sa pertinence.Par une approche globale, douce et non médicamenteuse, elle permet d’agir à la fois sur les structures physiques, la régulation du système nerveux et la perception corporelle du patient.


Relâcher les tensions somatiques


Le traitement ostéopathique vise à redonner de la mobilité aux structures clés (diaphragme, viscères, colonne, crâne).En libérant ces zones, on diminue l’hyperactivité sympathique et on restaure la circulation des fluides.


Effet observé : baisse du tonus musculaire et amélioration de la variabilité cardiaque, marqueur de détente parasympathique.(Henley et al., 2008 — Journal of the American Osteopathic Association).


Réguler le système nerveux autonome


Par le travail sur le crâne, le sacrum et le diaphragme, l’ostéopathie agit sur les grands axes neurovégétatifs (nerf vague, plexus solaire, système entérique).


Cela favorise une meilleure régulation du stress et une détente neuro-hormonale durable.(Ruffini et al., 2015 — Frontiers in Neuroscience : “Cranial and autonomic changes after osteopathic manipulative treatment”).


Restaurer la conscience corporelle


Le toucher ostéopathique, lent et précis, rétablit la connexion entre le corps et la perception de soi.Cette réappropriation sensorielle est essentielle pour sortir du cercle douleur-tension-anxiété.

Le patient redevient acteur de son équilibre.


L’intérêt d’une prise en charge pluridisciplinaire


Les douleurs psychosomatiques nécessitent souvent une approche intégrative :


  • Ostéopathie : pour restaurer la mobilité et la régulation physiologique.

  • Psychothérapie ou sophrologie : pour accompagner la gestion émotionnelle.

  • Activité physique douce (yoga, pilates, respiration) : pour renforcer l’ancrage corporel.

  • Hygiène de vie et nutrition anti-inflammatoire : pour limiter la chronicité.


Cette coopération entre disciplines permet de traiter le corps, l’émotion et le mode de vie dans un même continuum.


Les douleurs psychosomatiques rappellent que le corps et l’esprit sont intimement liés.Lorsque le corps s’exprime par la douleur, c’est souvent pour traduire un déséquilibre plus profond.L’ostéopathie, par sa vision intégrative, offre une porte d’entrée unique vers cette écoute du corps, en permettant de relâcher, réguler et réaccorder.

La douleur devient alors un message à comprendre, non un symptôme à faire taire.


Paul-Adrien Griveaud, Ostéopathe D.O.

Romane Micholet, Ostéopathe D.O.

Cabinets d'Ostéopathie et Drainage Lymphatique

Lyon 4 (Croix-Rousse) et Lyon 6 (Foch)



 
 
 
bottom of page